Zineb Guérout est née à Inezgane au Maroc.
Elle a suivi, à Paris les cours de l’atelier Hashpa, un peintre tchèque, puis les cours de dessin et de peinture des ateliers des Beaux-Arts de la ville de Paris.
A ses débuts la peinture de Zineb Guérout, évoluait dans un monde où onirisme et surréalisme cohabitaient avec bonheur. Le hasard des rencontres l’a mis en contact avec des peintres dont le mode d’expression était radicalement différent du sien, celui de l’abstraction géométrique. Le contact se produisit autour de la galerie Claude Dorval, à Paris. Pendant plusieurs années, sans donner d’explication, la célèbre galeriste accueillit Zineb Guérout au milieu de ses peintres abstraits. A ce contact sa peinture s’épura peu à peu, sans pour autant atteindre à l’abstraction, gardant cette part de lyrisme, ce jeu constant entre la forme, l’espace et la lumière qui sont sa marque depuis toujours et qui font qu’une présence particulière habite chacun de ses tableaux.
En lisant le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa on est surpris de trouver, au milieu de ses introspections douloureuses, de ses divagations entre conscience et rêve du monde, cette étonnante réflexion :
J’ai la dimension de ce que je vois
Comment mieux exprimer le sentiment de celui qui contemple une œuvre, lui donne sa signification et en définitive se l’approprie.
Mais la phrase de Pessoa, d’une manière troublante, éclaire aussi la démarche créatrice de Zineb Guérout, car c’est à partir d’images mentales visualisées, muries puis reproduites sur la toile, que son œuvre se construit et en définitive .… prend la dimension de ce qu’elle voit.
Les paradoxes, les effets de miroir de la pensée de Pessoa s’imbriquent ici avec le processus de création d’un peintre qui comme lui tente de dialoguer avec un ailleurs indicible.