CLEMENT PHILIPPE

Portfolio Categories : Artists.

Entropie, dispersion, corrosion, empreinte, tâche, compression, fuite, zone, frontière, mise en échec, confinement.
Voilà une liste non exhaustive des marqueurs de mon travail plastique s’articulant autour de la notion d’accident et du traitement informationnel qui en est fait. De la pièce mise au rebut pour un défaut de l’ordre du micron à la catastrophe de Tchernobyl, cristallisant de vastes interrogations, je propose une forme plastique traitant des multiples facettes de ces transformations.

Globalement ce sont les effets et produits de l’industrialisation qui focalisent mes préoccupations plastiques. Un système industriel quel qu’il soit implique une canalisation, une maîtrise d’énergies et de matériaux et comme tout système l’infaillibilité n’est jamais possible. C’est donc ces failles systémiques que je choisis d’explorer à différentes échelles ainsi que l’attitude des individus vis à vis du grain de sable qui enraye la machine. Pour cette raison, le concept d’entropie qui mesure le degré de chaos d’un système, est une articulation essentielle dans mon approche plastique des lieux, objets ou histoires que je traite.

A partir des défauts, rebuts et accidents, je tente de trouver une forme poétique afin d’occuper les interstices laissés par les déraillements intervenants dans toutes productions artificielles.

Progressant par l’expérience empirique des matériaux, toujours liés à une industrie ou une exploitation précise, certaines pièces évoluent, relevant d’une forme d’autodestruction (Reggane, Under Destruction). Le manifeste de l’art autodestructeur (1959) et son pendant inséparable, l’art auto-créatif, fut un point de bascule. Ainsi le travail de l’artiste Gustav Metzger, qui a écrit ces manifestes, fût un jalon dans ma manière d’aborder l’art contemporain.

Mes œuvres peuvent donc être appréhendées comme des réflexions sur le mythe Prométhéen de la maîtrise des outils technologiques et de ses écueils.