Comment un sculpteur en l’occurrence ici François Weil garde une pertinence entre tradition et modernité.
Le choix du matériau, la pierre, pas n’importe quelle pierre. Celle sortie de la carrière choisie pour sa forme. Façonnée par les aléas du temps, des pressions, des clivages. Reste du passage de la dynamite ou de la barre à mine. Rebut laissé pour compte. Cette pierre garde la mémoire du tout d’où elle fut extraite. Sous la main, nous retrouvons cette mémoire. Celle d’un temps où la main tâtait la paroi pour inscrire un geste. Caverne, mine, pierres extraordinaires …
La main suit le regard. La transformation ne s’opère pas par enlèvement. Les pierres sont liées par le fer. Mémoire industrielle d’un certain savoir. Articulation presque invisible – une pointe dans une cupule, un ressort, un roulement à billes. Les blocs de quelques grammes à plusieurs tonnes pivotent les uns par rapport aux autres. Le monde se soulève sous le levier et tourne sur un seul point.